Salut Dorine!

Peux-tu te présenter rapidement pour les lecteurs de ClubMedecine.fr?

J’ai aujourd’hui 21 ans et je vais rentrer en deuxième année de kiné à Montpellier, ma ville natale. J’ai obtenu mon bac S avec mention, puis ma place à l’IFMK de Montpellier après deux années de PACES.

Pourquoi as-tu décidé de poursuivre des études de médecine et d’aller en PACES?

J’ai toujours été intéressée par le domaine de la santé. Je ne me voyais pas travailler dans un autre secteur, alors ça a été assez simple de choisir mon orientation. J’avais de bons résultats et la fac est proche de chez moi.

Peux-tu nous dire quel a été ton classement en PACES? Etais-tu primante ou doublante? Quelle filière as-tu choisi? As-tu une idée de ce que tu veux faire plus tard?

La première année j’ai fini 600ème au rang général, autour des 400ème pour médecine, le seul concours que j’avais présenté. Le numérus étant de 209 je me suis relancée pour une seconde année. Malheureusement j’ai fini 380e au premier semestre, je me suis un peu découragée et j’ai commencé à élargir mes possibilités. J’ai décidé de ne travailler que le tronc commun au second semestre pour mettre un maximum de chance de mon coté pour avoir ma place en kiné, tout en présentant quand même tous les concours. Classement final 298èm . J’ai été la 5ème prise en kiné. J’ai maintenant plusieurs stages pratiques en tant que qu’étudiante kiné et je pense que je me dirigerais vers le secteur pédiatrique.

Tu as donc choisi d’aller en kinésithérapie, qu’est ce qui t’attire dans ce métier?

Mon premier choix était médecine, que je n’ai pas eu. Je savais que je voulais un métier dans le soin, et être proche des patients.

Suite à une blessure enfant j’ai été suivie pendant plusieurs années par une kiné géniale qui m’a fait découvrir la profession. J’ai trouvé que parmi les différentes options qui s’offraient à moi (j’ai eu une place en pharma, en maïeutique et en kiné) c’était ce qui correspondait le plus à mes attentes. On peut suivre les patients sur une durée parfois très longues et vraiment les accompagner, ce n’est pas qu’un soin technique, qu’une ordonnance, le kiné est vraiment un pilier psychologique, de soutient, dans le processus de guérison en rééducation. De plus, les études étant plus courtes et les stages dès la première année, je pourrais pratiquer plus rapidement, et rentrer dans la vie active plus tôt. Après, l’école étant payante, j’ai aussi eu la chance d’avoir des parents qui peuvent financer mes études, mais nombreux de mes camarades ont fait des prêts étudiants.

As-tu trouvé la transition entre le lycée et la fac très difficile? Pourquoi?

Non, pas vraiment. J’ai eu la chance de ne pas vraiment changer d’environnement. Je suis restée chez mes parents, et vu que la moitié des terminales de mon lycée sont allés en PACES, je n’ai pas été trop désorientée.

J’ai toujours été organisée dans mon travail, ça c’est fait assez rapidement.J’ai fais un stage de pré-rentrée pour démarrer plus en douceur. Après, c’est sûr que je ne faisais que bosser mais j’étais bien encadrée avec la prépa, ma famille et avec mes amis donc je pense que ça a rendu la transition beaucoup plus facile. Au début c’était «marrant»; après un bon mois par contre, ça a commencé à être plus difficile, quand la nouveauté est passée et qu’on prend conscience de la quantité de travail, et que la fatigue se fait sentir.

Quelle a été ta plus grosse appréhension avant d’aller en PACES?

J’avais très peur de «rater» ma vie si je n’avais pas ma place en médecine. Je ne voyais que par ça.

T’es-tu aidée de livres en particulier durant cette année? Si oui, lesquels?

Le NETTER pour l’anatomie mais pas plus. Les cours que j’avais été déjà assez conséquents, c’était plus pour mieux percevoir les choses avec les différentes planches.

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Où as-tu habité pendant cette année? Pourquoi avoir fait ce choix? Comment gérais-tu les courses et le linge à laver?

J’ai eu la chance de rester vivre chez mes parents qui habitent proche de la fac Je n’avais rien d’autre à gérer que mes cours.

Etais-tu en couple pendant cette année de PACES? Si oui, comment as-tu vécu cette année? Ca s’est bien passé?

Non.

Peux-tu nous dire comment tu découpais ta journée? A quoi ressemblait, grosso-modo ta journée type?

J’allais en cours magistraux le matin. Je mettais trop de temps à visionner les cours chez moi (je mettais pause pour tout noter). En début d’après-midi à la prépa ou au ED. Parfois le midi au tutorat selon les matières. Et le reste de la journée je travaillais mes cours en BU le plus souvent; le soir, chez moi.

Travaillais-tu en groupe? Pourquoi?

Je travaillais mes cours seule (avec mes boules quiès), mais par contre on était en BU plusieurs autour de la table, pour se donner du courage.

Où travaillais-tu? Chez toi ou à la bibliothèque? Pourquoi?

Je travaillais de préférence chez moi. Mes parents m’ont acheté un super bureau et chaise ergonomiques. J’avais donc mon petit cocon douillet. Après, quand je sentais que je n’avais pas la motivation je préférais aller en BU comme ça mes amis me motivaient.

Comment faisais-tu pour être certaine d’avoir BIEN appris ton cours et de le connaître par cœur?

J’essayais d’abord de le comprendre et après de l’apprendre au mieux. Les colles de la prépa ou du tutorat me permettaient de tester mes acquis.

Etais-tu une bonne élève au lycée? Penses-tu que la fac est la continuité du lycée ou alors penses-tu que ce sont deux choses complètement différentes et qu’on repart de zéro?

J’étais bonne élève au lycée. Mais la fac c’est vraiment différent dans la mesure ou l’on doit gérer notre propre méthode de travail, et que chacun à la sienne. Après, si on est déjà organisé et travailleur au lycée, ça donne déjà de bonnes bases, je pense.

Avais-tu une tactique particulière vis-à-vis des différentes matières dans la façon de les aborder? Comment faisais-tu pour apprendre tes cours?

Pour la chimie, la physique et les maths je m’obligeais à comprendre avant d’apprendre par cœur. Sinon, une semaine après j’oubliais. Après, pour la bio, j’apprenais juste par cœur. En écoutant, en lisant, en écrivant j’essayais de faire travailler toutes mes mémoires selon les moments. J’écoutais en cours, et dans le tram et le soir quand vraiment j’étais fatiguée; j’écrivais le reste du temps. Pour l’anatomie, je me faisais des petits schémas.

Comment prenais-tu les cours à la fac? Ordi, à la main? Tu avais déjà les polycopiés?

J’imprimais les polycopiés de cours et je les annotais à la main.

Plutôt Tutorat ou plutôt Prépa? Pourquoi?

Ca dépend des matières. En chimie et en physique: prépa, parce que j’avais besoin de bien comprendre et donc de petit groupe, de plus d’attention. Anatomie aussi, pour avoir des fiches cette fois, histoire de gagner du temps. Pour le reste: tutorat, parce que les horaires du midi me libéraient plus de temps le reste de la journée et que ça me suffisait pour la compréhension.

As-tu travaillé pendant les vacances entre les 2 semestres ou as-tu profité à fond? Que penses-tu qu’il est préférable de faire?

Je n’ai absolument rien fait. Après peut être que ça peut être utile pour bien comprendre des notions mais pour ma part j’avais besoin de souffler un bon coup pour pouvoir reprendre dans de bonnes conditions.

As-tu eu des coups de mou? Si oui, comment faisais-tu pour rebondir rapidement?

Oui au moment des résultats du premier semestre en doublante. J’ai dû prendre une décision très dure, celle de renoncer à médecine pour avoir plus de chance d’avoir kiné. J’ai eu une semaine dure. Un certain nombre de mes amis ont arrêtés définitivement à cette période, ça n’a pas non plus aidé. J’ai pris une décision et je me suis dit quitte à y être, autant m’accrocher à fond pendant encore 5 mois. Je me suis défoulée dans le sport un peu plus pour réussir à relever la tête.

T’es-tu autorisé des sorties pendant cette année? Quel genre de sorties?

Oui, mais peu. Une fois par mois c’était sushis/vin blanc entre amis, une petite soirée off, mais au lit à 23h pour pouvoir être d’attaque le lendemain matin. Les vraies sorties qui durent toutes la nuit, oui, mais après les concours blancs ou les concours seulement.

Niveau alimentation, comment gérais-tu la chose? Plutôt mal-bouffe rapide ou tu essayais de manger sain? Tu cuisinais toi-même?

J’avais la chance d’être chez mes parents donc je mangeais bien .

Au niveau du sommeil et de la nourriture, as-tu changé quelque chose en particulier pour cette année?

Au départ oui, je dormais très peu mais j’ai rapidement compris que ce n’était pas une bonne idée donc je m’obligeais à dormir au moins 7h30 par nuit, l’idéal étant 8h.

Quel a été pour toi la chose la plus compliquée cette année?

La culpabilité dès que je n’étais pas le nez dans mes bouquins.

Y’a t-il une méthode secrète pour réussir sa PACES?

Si j’ai un conseil à donner, c’est d’essayer d’avoir une hygiène de vie la plus «normale» possible: DORMIR, bien manger, et faire du SPORT. J’ai complètement arrêté le sport en primante et, finalement, je me suis aperçue, en doublante, que ça me faisais un bien fou et que j’étais beaucoup plus concentrée et moins stressée après. En plus, je dormais mieux donc c’était vraiment tout bonus, et les 4h par semaine étaient largement rentabilisées.

Comment as-tu ressenti les jours de concours et comment t’es tu préparée?

J’avais très peur. J’ai préféré inviter une de mes meilleure amie qui passait aussi le concours à dormir chez moi la veille. Comme ça, on s’est fait une bonne séance de cardio, une soirée détente, et on a réussi à dormir un peu. De savoir que je n’étais pas seule à vivre ça, ça m’a aidée. On avait 6 réveils chacune, 4 chauffeurs à disposition en cas de besoin pour y aller. C’était surement trop mais au moins on était un peu plus rassuré. Le plus stressant c’est l’attente avant et entre les épreuves, une fois que j’ai le sujet, je baisse la tête, et je la relève quand c’est fini.

Quelle a été ta réaction quand tu as su que tu étais reçue?

J’ai pleuré. Je crois que toute la pression est retombée à ce moment-là. J’ai mis un moment a réaliser.

Un petit mot de la fin? As-tu quelque chose à ajouter ou un conseil à donner pour les futurs étudiants en PACES?

Ne pas lâcher et garder confiance. Rien n’est jamais joué d’avance. Il faut s’investir autant que possible et le plus important c’est de garder le moral.

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