« Je me suis battu pendant toutes les épreuves malgré la fatigue » Samantha Interviews Bienvenue sur ClubMedecine ! Si vous êtes nouveau ici, vous voudrez sans doute savoir si vous êtes fait(e), ou pas, pour les études de médecine ! Cliquez ici pour recevoir le quizSalut Marc-Antoine! Peux-tu te présenter rapidement pour les lecteurs de ClubMedecine.fr ? Je m’appelle Marc-Antoine, j’ai 20 ans et je suis en 2é année de pharmacie à la fac de Clermont-Ferrand. Pourquoi as-tu décidé de poursuivre des études de pharmacie et d’aller en PACES? Au lycée, je ne savais absolument pas quoi faire entre médecine ou pharmacie. Dans ma tête, je visais l’un ou l’autre, mais les 2 m’attiraient. Au final, en PACES j’ai tout donné pour médecine, et comme cela n’a pas fonctionné, je me suis tourné vers pharmacie. Peux-tu nous dire quel a été ton classement en PACES? Étais-tu primant ou doublant? Quelle filière as-tu choisi? Primant 364é médecine (NC 196) Doublant 57é pharmacie (NC 90) Tu as donc choisi d’aller en pharmacie, qu’est ce qui t’attire dans ce métier? As-tu une idée de ce que tu veux faire plus tard? J’aime beaucoup la connaissance des médicaments et savoir que telle substance aura tel effet sur le corps, c’est quelque chose qui me fascine. Sans parler du corps humain, et encore plus depuis mes PACES (et ça continue avec les cours de physiologie en P2), je trouve le corps humain fantastique, c’est une vraie merveille quand je vois ce qui se passe à l’échelle de la cellule, ou sur le plan physiologique, et ça me fascine. Pour ce qui m’intéresse, à vrai dire plusieurs filières envisageables par ces études, soit l’officine, peut être aussi les pharmacies à usage intérieure, voire la filière biologie médicale (dans les laboratoires d’analyses médicales). As-tu trouvé la transition entre le lycée et la fac très difficile? Pourquoi? Oui, surtout que c’est mon premier « échec ». Avant la P1, je ne dirais pas que tout m’était facile (j‘avais toujours le stress de bien réussir), mais les résultats étaient toujours là. En PACES, j’ai bien vite compris que ce temps était révolu. Quelle a été ta plus grosse appréhension avant d’aller en PACES? La peur de ne pas réussir à tenir le rythme (pour l’anecdote, même quand je me prenais des moments de repos pendant mes vacances d’été pré-PACES, parfois j’y pensais et je dormais moins bien à cause de cela). Je me disais que je m’engageais dans un truc dingue, et je me demandais si j’allais réellement travailler autant, si j’en étais réellement capable). Au final, je me suis épaté quand je regarde en arrière sur mes 2 ans. Donc n’ayez pas peur de cela, si vous vous donnez un planning précis avec un nombre d’heures suffisant, et si vous le tenez vous pouvez vraiment vous épater et réussir. T’es-tu aidé de livres en particulier durant cette année? Si oui, lesquels? Absolument pas. Je préférais me focaliser sur le cours du prof. En revanche, il m’est arrivé de regarder quelques vidéos sur internet quand j’avais des gros coups de mous (mais franchement ça peut vite être une perte de temps, il vaut mieux se concentrer sur le cours, donc c’est à éviter). Pour les livres, ça peut être une bonne chose s’ils sont conformes au cours du prof, je pense. Où as-tu habité pendant cette année? Pourquoi avoir fait ce choix? Comment gérais-tu les courses et le linge à laver? J’étais dans un foyer étudiant, du coup on avait les repas tout prêts et pas besoin de faire les courses (sauf pour le goûter). C’était un énorme gain de temps. Pour la machine à, laver, le samedi soir parfois avec les machines de la résidence (mais c’était payant) ou sinon je ramenais tout le linge sale quand je retournais chez mes parents comme ça, ma mère faisait une bonne lessive et je n’avais pas à m’en occuper. C’était un “tracas” de moins pour moi, pour me concentrer sur mes études. Peux-tu nous dire comment tu découpais ta journée? A quoi ressemblait, grosso-modo ta journée type? Plus ou moins : 8 → 12h 14 → 19h 20h → 22h surtout en primant : en doublant je travaillais moins facilement le soir Où travaillais-tu? Chez toi ou à la bibliothèque? Pourquoi? Alors, en primant essentiellement chez moi mais je ne saurais pas dire pourquoi, sûrement par commodité et j’avais pris cette habitude. A la fin de l’année et en doublant je supportais beaucoup moins cette solitude donc j’allais beaucoup plus à la BU ou je retrouvais des amis d’autres cursus, voir mes amis d’autres formations bosser me motivait. Parfois, le weekend ou au mois de révisions j’aimais bien aussi réviser dans le jardin ou dans la nature, ça me faisait du bien et parfois ça m’aidait bien pour ne pas craquer. Comment faisais-tu pour être certain d’avoir BIEN appris ton cours et de le connaître par cœur? Pour cela, je n’avais pas de techniques particulières, mais vu mes classements au tutorat (environ 150/1200) je savais pour le S1 doublant que c’était nettement mieux (et puis je me rendais bien compte de moi même que les cours étaient nettement mieux su). Étais-tu un bon élève au lycée? Penses-tu que la fac est la continuité du lycée ou alors penses-tu que ce sont deux choses complètement différentes et qu’on repart de zéro? Au lycée ça allait, et je bossais quand même un peu (sans m’acharner), je devais avoir 13-14 en terminale si je me souviens bien. C’est quand même une sorte de remise à niveau car on quitte les parents et le bac ne donne aucune garantie de réussite (des gens avec un bac moins bon que moi ont eu de meilleurs classements voire sont passés primants. L’inverse est sûrement vrai aussi). Avais-tu une tactique particulière vis-à-vis des différentes matières dans la façon de les aborder? Comment faisais-tu pour apprendre tes cours? Pour ma part, j’avais établie 2 catégories de cours : d’un côté les cours de par cœur (la majorité de l’UE1 (sauf la chimie générale), l’UE2) et les autres cours (UE3 et UE4). Pour les cours de « non par cœur », eh bien je lisais de façon attentive le cours une première fois, puis éventuellement je faisais des fiches de cours en physique surtout. Enfin, je fais des exercices/annales. Parfois je reprenais les ED de la fac. Pour les cours de par cœur, en doublant j’ai adopté la méthode des J en doublant (et la progression a été nette). Je vais prendre un exemple (je précise que je me donnais des temps limité pour éviter de refaire comme en primant, à savoir regarder le plafond toutes les 30 secondes, j’avais besoin de cette pression pour rester concentré et efficace) : Imaginons qu’un jour j’avais cours en UE2 sur les épithéliums (J0). L’après midi, toujours à J0 je voyais ce cours en me donnant le même temps que la durée du cours en amphi (en général on avait des blocs de 2h en histologie, donc j’avais 2h pour l’apprendre l’après midi même). Maintenant, 2 jours plus tard, je faisais mon J0 en début d’après midi pour les cours du jour concerné, puis le reste du temps je faisais mon J2 (40 minutes au lieu d’une heure et 1h20 au lieu du 2 heures cette fois). S’il me restait du temps après ça, soit je reprenais des cours plus vieux encore, soit je faisais des matières de « non par cœur ». Puis je refaisais sur les même temps qu’un J2 à J4, J14 voire J30 si possible, selon l’avancée dans le semestre. Comment prenais-tu les cours à la fac? Ordi, à la main? Tu avais déjà les polycopiés? Au début au dictaphone, mais très vite j’ai demandé les cours car c’était une trop grosse perte de temps sinon. As-tu travaillé pendant les vacances entre les 2 semestres ou as-tu profité à fond? Que penses-tu qu’il est préférable de faire? Non, jamais. Je trouve qu’il est mieux de profiter de ces rares moments tranquilles, c’est vraiment nécessaire pour reprendre son souffle avant le S2. Si c’est pour craquer et tout perdre au S2, je ne pense pas que ce soit une bonne chose. Il vaut mieux souffler entre les 2 quads de sorte à pouvoir mieux tenir sur la durée. As-tu eu des coups de mou? Si oui, comment faisais-tu pour rebondir rapidement? Bien évidemment, et c’est inévitable je pense. Souvent, je me disais que dans mon planning je devais travailler donc j’avais pas le choix et je travaillais que j’en ai envie ou pas (ça c’était le cas basique, très fréquent à savoir certainement plusieurs fois par semaine si ce n’est tous les jours). Puis les gros coups de mous ou je pouvais plus bosser (crises de nerf, je fondais en larme), dans ces cas là je prenais ma soirée pour aller manger dehors ou me promener avec des amis ou avec mes parents. Évidemment, dés le lendemain je devais reprendre le rythme classique, il ne fallait pas que ça devienne une « excuse » pour ne pas travailler. T’es-tu autorisé des sorties pendant cette année? Quel genre de sorties? Oui, une ou 2 (en doublant) sorties hebdomadaires : aller manger ou parler avec des amis. Ça me permettait d’oublier mes cours le soir pendant 3-4 heures, c’était un peu ma petite bouffée d’oxygène chaque semaine. Quelle a été pour toi la chose la plus compliquée cette année? Je crois que cela a été de voir que mes classements n’étaient pas forcément à la hauteur de ce que je pouvais espérer parfois. Du coup, garder espoir devenait très dur à la fin (j’y ai cru longtemps et j’ai vraiment gardé espoir, mais au S2 doublant j’ai pas réussi à garder tout cet espoir qui était un moteur pour moi, pour m’accrocher). Ce qui a été également difficile ça a été de devoir renoncer à médecine à l’issu du S1 doublant du fait de mon classement non pas mauvais mais trop juste. Même si je voulais aussi pharmacie. Y’a t-il une méthode secrète pour réussir sa PACES? Je ne vais pas être très original, mais il y a votre méthode personnelle que vous devez trouver. Il y a des incontournables, comme la concentration, le temps de travail et l’efficacité. Maintenant chacun doit trouver sa méthode de travail qui soit efficace pour lui. Je sais qu’en primant ma méthode ne me permettait pas de rester concentré, et ça m’a vraiment pénalisé. Comment as-tu ressenti les jours de concours et comment t’es tu préparé? Les jours de concours ont été stressants et pleins d’incertitude. Nombre de fois je suis sorti d’une épreuve en me disant « c’est fichu ». Pourtant, j’avais une règle que je m’étais imposée : quoi qu’il se passe à une épreuve, je devais me battre chaque seconde, et à chaque épreuve. C’est ce que j’ai fait, je me suis battu pendant toutes les épreuves malgré la fatigue, le doute, le ras le bol et autres. Vraiment, battez vous quoiqu’il se passe pendant les épreuves. A la fin, je n’y croyais plus, et pourtant je me suis accroché : avec du recul, j’ai vraiment bien fait. Quelle a été ta réaction quand tu as su que tu étais reçu? Je l’ai su en plusieurs étapes car j’étais sur liste d’attente (4é sur liste d’attente donc j’étais quasiment sûr de passer, avant même le classement définitif). Pour les résultats avant choix, j’étais en stage BAFA, c’était le premier jour du stage et je tremblais au moment de consulter les résultats. Du coup, quand j’ai su que c’était quasi sûr, j’étais tout chamboulé et je pouvais même plus me concentrer sur la fin de ma journée de stage tellement j’étais sous le choc. Un mélange de joie et de doutes à me demander si c’était vraiment réel et si je n’allais pas avoir une mauvaise surprise après (alors que 4 places en pharma, je ne risquais plus rien). Après on a eu les résultats provisoires avec encore du stress dans l’attente, puis les résultats ou encore une fois, je n’en revenais pas car j’étais pris, c’était gagné. Puis un grand soulagement quand j’ai eu le fameux « ADM pharmacie » au classement définitif. Mais même une fois le classement définitif, cela me semblait irréel. Un petit mot de la fin? As-tu quelque chose à ajouter ou un conseil à donner pour les futurs étudiants en PACES? Je vais reprendre ce que j’ai déjà dit. Trouvez votre méthode rapidement (en doublant j’ai adopté la méthode des J, et la différence était flagrante avec des classements bien meilleur). Donnez tout pendant vos révisions même si parfois c’est dur. Et si vous n’y croyez plus le jour du concours, notamment si comme moi vos révisions étaient calamiteuses à la fin, donnez tout, vous ne savez pas : ce sera peut être une bonne surprise. Personnellement, au S2 doublant, pour l’épreuve de spécialité je me sentais vraiment mal car j’avais pas réussi à réviser comme je l’aurais souhaité, et pourtant aujourd’hui je suis en P2. Donc croyez-y toujours et ne perdez jamais espoir quoiqu’il se passe aux colles, sur une épreuve ou au classement S1. Laisser un commentaire Annuler la réponse Votre adresse e-mail ne sera pas publié.CommentaireNom* Email* Site Web