Salut Thaïs!

Peux-tu te présenter rapidement pour les lecteurs de ClubMedecine.fr?

Hello ClubMedecine.fr ! Je m’appelle Thaïs, je suis en 4ème année de pharmacie à la Faculté de Châtenay-Malabry. J’ai fait ma PACES à Paris VI (Pierre et Marie Curie).

Pourquoi as-tu décidé de poursuivre des études de pharmacie et d’aller en PACES?

Je suis initialement partie en PACES dans l’espoir d’avoir médecine. Finalement j’ai eu le choix entre kiné et pharmacie, et j’ai choisi pharmacie !

Peux-tu nous dire quel a été ton classement en PACES? Etais-tu primante ou doublante? Quelle filière as-tu choisi?

Je ne me souviens pas exactement, je crois qu’au S1 j’étais 509 et au S2 j’étais 415 en doublante. En primante j’étais 700 au classement final.

Tu as donc choisi d’aller en pharmacie, qu’est ce qui t’attire dans ce métier? As-tu une idée de ce que tu veux faire plus tard?

J’aime la diversité du métier, il y a vraiment une multitude d’orientations possibles ! On connaît assez mal ce métier, et encore plus quand on est axé « médecine », on ne voit que le côté « épicier », ce qui est loin d’être aussi simple. Le travail à l’officine relève du conseil du patient, de la surveillance des prescriptions, de la gestion… Sans oublier qu’on peut aussi travailler dans l’industrie, ou passer l’internat de pharmacie qui conduit à 3 filières : IPR (innovation pour la recherche), pharmacie hospitalière, ou biologie médicale (en hôpital, ou laboratoire d’analyse)

Quelle a été ta plus grosse appréhension avant d’aller en PACES?

Je n’avais pas d’appréhension particulière, mais le jour de ma rentrée, j’ai cru qu’on me parlait chinois : je me suis vraiment demandée ce que je faisais là, si j’allais y arriver, si j’allais finir par comprendre ce que je devais apprendre.

Avais-tu une tactique particulière vis-à-vis des différentes matières dans la façon de les aborder? Comment faisais-tu pour apprendre tes cours?

Je revoyais régulièrement, très régulièrement. Depuis que je suis petite on me dit « Enseigner, c’est répéter ». Donc j’ai beaucoup répété, j’ai récité à voix haute, j’ai écrit, j’ai expliqué à des élèves imaginaires. Et beaucoup d’entraînements : faire et refaire des qcms, noter ses erreurs pour les revoir régulièrement. Ce que je ne retenais pas, je le notais sur ma main pour le revoir plusieurs fois dans la journée, ou bien je collais des post-its dans des endroits stratégiques (bureau, toilettes… on fait avec ce qu’on a hihi !)

Niveau alimentation, comment gérais-tu la chose? Plutôt malbouffe rapide ou tu essayais de manger sain? Tu cuisinais toi-même?

J’ai vécu chez mes parents les deux années. Leur métier les rendait parfois absents sur plusieurs jours, dans ce cas soit j’avais des plats préparés aux petits-soins de ma maman, soit j’allais faire des courses et je cuisinais moi-même. J’adore cuisiner, donc ça faisait office de « détente » ! Je ne suis pas très « fast-food » !

Au niveau du sommeil et de la nourriture, as-tu changé quelque chose en particulier pour cette année?

J’ai toujours fait attention à ce que je mangeais. Alors oui, j’avais tendance à craquer plus vite sur du chocolat au début, mais me voyant m’empâter dans mon fauteuil, ça m’a vite faite déchanter. Du coup, j’ai repris un mode de vie que j’aimais : au lieu de manger des sommes de gâteaux astronomiques pour ne pas pleurer devant mes copies, j’avais des pauses fixes avec un biscuit-café qui m’attendait, un thé… Je changeais souvent pour ne pas me lasser.

Et surtout le plus important, le sport ! Tous les soirs à 19h, je partais courir 30 minutes, généralement avec ma meilleure amie, mon père, ou un ami. Ou seule avec de la musique. C’était ma récompense du jour, et quand je revenais, j’avais l’impression que j’allais déchirer tout le monde !! Et enfin le sommeil : coucher 22h-22h30, réveil à…5h. Non mais attention (je sais que vous vous dites que je suis folle) : Je me décalais volontairement car le matin, tout est plus calme, je travaillais mieux, j’étais sûre de ne pas être déconcentrée. Et je sais que grâce au sport je n’ai besoin « que » de 7h30 de sommeil (bien plus réparateur avant minuit dit-on…). Mais il n’y a pas de « bon » rythme particulier : il faut trouver le sien, si vous avez besoin de 9h pour être efficace, prenez-les !

Où travaillais-tu? Chez toi ou à la bibliothèque? Pourquoi?

Je variais, mais généralement beaucoup plus chez moi : je mangeais mieux, je gagnais du temps de transport, j’étais au calme permanent (et je pouvais aller courir !) Cela dit, j’ai aussi pas mal fréquenté la BU de ma fac, car mes amis y allaient et c’était un vrai moyen de voir autre chose que sa chambre, surtout qu’on rigolait vraiment bien (hé oui, c’est possible), c’était une vraie bouffée d’air frais dans la semaine ! Et j’avais un binôme formidable, qui avait un vrai effet positif sur mon apprentissage et ma concentration.

Étais-tu une bonne élève au lycée? Penses-tu que la fac est la continuité du lycée ou alors penses-tu que ce sont deux choses complètement différentes et qu’on repart de zéro?

Honnêtement, j’étais une élève lambda. Sans aucune facilité. En général, j’avais des bonnes notes particulièrement les années où il y avait des échéances, comme le brevet ou le BAC. Mais j’étais têtue, et quand je butais sur quelque chose, j’essayais d’y arriver.

Étais-tu en couple pendant cette année de PACES? Si oui, comment as-tu vécu cette année? Ça s’est bien passé?

J’ai rencontré mon copain de l’époque à la fin de ma première année de PACES. Nous devions doubler tous les deux. Il habitait assez loin, du coup nous profitions de nos journées communes à la prépa que nous avions en parallèle de la fac, ou de nos journées BU pour nous voir. On faisait nos pauses ensemble, mais nous évitions de travailler à côté quand nous avions beaucoup de concentration à fournir. Cela dit ce n’était pas ingérable, on se voyait, et de temps en temps on rentrait chez l’autre pour passer une soirée ensemble. Lors des grosses périodes de révisions, on ne se voyait pas pendant 1 mois, mais on travaillait en se mettant en Skype (hé oui, il faut faire avec ce que l’on a). Être en couple en PACES ce n’est pas infaisable : ça prend forcément plus de temps que si on est seule, mais c’est un soutien en plus, encore une fois tout est question d’organisation.

Travaillais-tu en groupe? Si oui, pourquoi?

J’avais mon binôme, très important pour moi ! C’est sur lui que je comptais par-dessus tout, pour son calme et sa méthode, son optimisme ! Quand j’avais des questions c’était ma référence numéro 1, après nous avions un vrai groupe d’amis très soudé. Nous nous entraidions dès que nécessaire, pas de compétition entre nous !

Peux-tu nous dire comment tu découpais ta journée? A quoi ressemblait, grosso-modo ta journée type?

Le rythme qui m’a le mieux convenu était le suivant :

5h : réveil. Je travaillais une matière difficile, –

7h : footing de 30min.

7h30-8h : Douche, puis petit-déjeuner devant mes cours (en général j’apprenais le matin).

Vers 11h30 j’entamais les QCMs.

12h30-13h : déjeuner en 30-45min.

13h30-16h30 (heure du goûter) : apprentissage puis révision en digestion, ou qcms

16h30 : pause goûter.

17h-20h : J’alternais cours-qcms

20h : dîner

20h30-21h30 : qcms, ou relecture d’un cours difficile

22h : Au dodo !

Après, j’ai eu des variations, je ne me suis pas faite des journées de 5h-22h tout le semestre. Mais c’est un rythme que j’adoptais sur près d’un mois et demi avant les partiels et que j’aimais beaucoup. Je n’étais pas plus fatiguée que ça en plus !

Plutôt Tutorat ou plutôt Prépa? Pourquoi?

J’ai fait les deux, mais j’étais plus assidue à la prépa ! Je trouvais que parfois le Tutorat était trop extrême dans les détails et j’ai parfois eu l’impression de perdre mon temps à certains concours blancs. Cela dit, ils font un travail remarquable, et chaque année qui passe améliore le fonctionnement du Tutorat. Je trouvais la prépa assez complète, surtout pour une primante, quand on ne sait pas comment aborder certaines matières ou qu’on ne comprend pas. Mais en doublante, je m’en suis libérée, et je faisais surtout des concours blancs.

As-tu travaillé pendant les vacances entre les 2 semestres ou as-tu profité à fond? Que penses-tu qu’il est préférable de faire?

En primante, je n’ai rien touché. En doublante, enjeu oblige, je travaillais un peu, histoire de garder un petit rythme.

As-tu eu des coups de mou? Si oui, comment faisais-tu pour rebondir rapidement?

Ou la ! Oui bien sûr ! Je me souviens que les premiers symptômes sont arrivés à la mi-octobre : j’ai dû pleurer plus en 1 an que dans toute ma vie réunie. D’un autre côté, ça extériorisait la colère, la fatigue, le stress. C’est NORMAL d’avoir des coups de mou, après ça se manifeste différemment chez les uns et les autres. Moi j’allais courir quand ça n’allait plus. J’ai tenu un « journal de bord » aussi. Et ce qui m’a vraiment fait beaucoup de bien, c’était d’afficher combien ma vie était « nulle » : j’ai commencé sur snapchat (mes amis n’en pouvaient plus de mes stories de 700 secondes) puis j’ai ouvert mon compte instagram et j’ai commencé à filmer mes craquages de la vie quotidienne. Dès que j’avais fini de filmer, j’avais la pêche et c’était fini !

Comment as-tu ressenti les jours de concours et comment t’es tu préparée?

L’avant-veille de mon concours, j’ai fait une crise de panique totale. J’étais paralysée. Curieusement, le lendemain j’étais plus sereine. Je n’ai rien changé à ma routine jusqu’au jour du concours. La veille j’étais presque calme, juste pressée de me dire « Ça y est c’est fini. » Le jour J, j’étais bien, je savais pourquoi j’étais là, et que j’avais et j’allais tout donner quoiqu’il arrive. De toute façon, une fois devant la copie vous n’aurez plus le choix : il faudra vous surpasser, vous y êtes : il faut en finir.

T’es-tu autorisé des sorties pendant cette année? Quel genre de sorties?

Je ne suis sortie qu’une fois, pour les 18 ans d’un ami. Mais je suis juste passée. Mes sorties étaient très restreintes, j’ai préféré aller courir un peu tous les jours que de me faire de vraies soirées où je risquais de me décaler. Je savais que j’aurais les vacances pour me défouler à ce niveau. Après, je sortais au restaurant avec mes parents ou un restaurant avec des amis, un café, mais pas une soirée complète. Je me restreignais à 2h, et j’évitais de le faire trop souvent. (1 fois toutes les 2 semaines, maxi)

Les soirées en P2, c’est cool ou pas? ☺

Haha, c’est pas « cool », c’est juste la folie ! (On me dit dans l’oreillette que celles de pharma, c’est une vraie ambiance de dingue, mais je ne vous en dit pas plus, vous verrez par vous-mêmes ! 😉)

Quelle a été pour toi la chose la plus compliquée cette année ?

Pour la PACES: La gestion du stress, et surtout le fait de ne rien avoir à dire sur la vie et les actualités car je ne voyais plus le jour…

Si tu parles de la P2, ça a été la remise au travail, la nouvelle méthode d’apprentissage (c’est fini les QCM !) et surtout apprendre à accepter d’être en pharma au lieu de médecine. Cela dit, c’est quand même une super filière !

Y’a t-il une méthode secrète pour réussir sa PACES? 😀

Haha, si seulement ! Je pense que la méthode c’est l’organisation et la motivation, pour être efficace !

T’es-tu aidée de livres en particulier durant cette année? Si oui, lesquels? (merci de préciser les titres et noms d’auteurs, si possible)

Je me suis beaucoup aidé du Netter (anatomie), pour bien visualiser la quantité astronomique de muscles qu’on apprenait. Après je m’entraînais parfois sur des livres de QCM que je trouvais à la BU.

Quelle a été ta réaction quand tu as su que tu étais reçue?

Je me souviendrais de 2 journées particulièrement : La première, les résultats finaux, qui sont tombés un jour en avance. Je n’avais aucun de mes choix, et j’ai vu ma vie s’écrouler. J’étais chez mes grands-parents et je n’ai voulu en parler qu’à ma cousine (aujourd’hui en PACES à son tour !). Quelques jours plus tard, avec les refus de certains primants, et les affectations d’autres, j’ai eu kiné. Je n’étais pas sûre de le vouloir vraiment, je préférais pharmacie et j’hésitais entre essayer ou me réorienter. Deux jours avant la fin des acceptations d’admissions, j’étais au Brésil avec mes parents. Je remonte dans ma chambre et je reçois un mail d’admission en pharmacie. J’ai couru jusqu’à la chambre de mes parents pour leur annoncer la nouvelle et j’ai explosé de joie et de soulagement. Que d’émotions !

Comment c’est la L2? Est-ce que c’est bien? Un petit mot pour motiver les étudiants en PACES?

La L2, ça a été l’année de relâche (je ne devrais pas dire ça, oups !) hihi ! La fête la fête la fêêêêête : le week-end d’intégration, les soirées quasiment tous les mois, le retour à la vie sociale. Et du travail aussi : tu retrouves ton mode PACES quand tu sens que les partiels ne sont plus très loin…

Un petit mot de la fin? As-tu quelque chose à ajouter ou un conseil à donner pour les futurs étudiants en PACES?

Le plus dur dans la PACES, ce n’est pas tant le travail (ok, y en a beaucoup, mais c’est rien comparé à ce qui vous attend après), c’est la pression du concours. C’est vous contre vous, et un peu contre les autres (oh, si peuuu…). Mais n’oubliez jamais pourquoi vous êtes là, et quand ça n’ira pas, regardez tout ce que vous avez déjà fait. Et puis, finalement qu’est-ce qu’est un an (ou deux) de PACES, face à votre rêve ?

La phrase de mon binôme : « On vient, on coche, on majore et on s’en va. »

« Si toi aussi, ton bureau est ton cockpit de Pehun Airways » :’D

Le compte Instagram de Thaïs est rempli d’humour et je vous conseille de la suivre:

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