Salut Alexia,

Peux-tu te présenter rapidement pour les lecteurs de ClubMedecine.fr ?

Bonjour, je m’appelle Alexia, j’ai 24 ans et je suis interne de premier semestre (donc 7eme année de médecine) en anapath à Lyon.

Pourquoi as-tu décidé de poursuivre des études de médecine et d’aller en PACES ?

D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours voulu devenir médecin même si personne de mon entourage n’exerçait dans le domaine de la santé. J’ai toujours été passionnée par les sciences du vivant. Le fonctionnement du corps humain m’intriguait. C’est donc sans trop d’hésitations que j’ai choisi de me tourner vers les études de médecines en post bac.

Peux-tu nous dire quel a été ton classement en PACES ? Etais-tu primante ou doublante ? Quelle filière as-tu choisi ?

Je suis passée primante à Lyon est en 2011. J’ai été classée 110ème sur 2000 étudiants environs. J’avais uniquement choisi de présenter le concours de médecine car à l’époque c’était la seule filière qui m’intéressait. J’étais surtout attirée par le côté scientifique de la médecine plutôt que l’aspect soin du patients. Je ne voulais pas présenter des concours dans des filières qui ne me correspondaient pas et dans lesquelles je ne pensais pas m’épanouir.

Tu es aujourd’hui interne. Avec le temps qui est passé, quel recul as-tu sur cette fameuse année de PACES ? Bon ou mauvais souvenir ?

Pour moi la PACES a été une année très difficile, encore plus difficile que celle de l’internat c’est dire ! Je réalise aujourd’hui que je m’étais mis beaucoup trop de pression.

J’étais le genre de fille hyper studieuse au lycée et l’idée de passer doublante ou de devoir être réorientée était pour moi impensable. C’est donc plutôt un mauvais souvenir.

Avais-tu trouvé la transition entre le lycée et la fac très difficile ?

Non pas vraiment. J’étais plutôt contente de rentrer à la fac parce que la méthode de travaille me correspondait plus. J’appréciais l’autonomie qu’on nous donnais quant à nos révisions. Fini les interro surprises et les DS toutes les semaines ; je pouvais enfin travailler à mon rythme. En plus, comme je l’ai déjà dit plus haut, je ne me voyais pas faire autre chose que médecin, c’était pour moi une année décisive et je crois que je m’y préparais psychologiquement depuis le début du lycée.

J’aimerais ajouter que, selon moi, il est important de profiter vraiment des vacances entre la fin du lycée et le début de la fac. Pour ma part j’ai voyagé tout l’été et je n’ai pas touché à un bouquin avant mon stage de pré rentré qui commençait la dernière semaine d’aout. Ce stage m’a vraiment beaucoup aidé, et je ne connais pas grand monde qui regrette d’y avoir participer. Ça m’a permis de Me mettre dans le bain sans avoir la pression des colles ni des cours. Ça ne m’a pas fait de mal d’entendre deux ou trois fois des mots barbares dont je ne soupçonnais même pas l’existence avant de mettre les pieds en amphithéâtre.

Où as-tu habité pendant cette année ? Pourquoi avoir fait ce choix ?

Comment gérais-tu les courses et le linge à laver ?

J’ai eu la chance de pouvoir rester chez mes parents cette année là. Autant dire que je n’avais pas grand chose à faire. Ils ont été d’un soutien sans faille. Ma mère me préparait mes repas et mon père venait souvent me chercher en sortie de colle ou du tutorat. Je sais que tout le monde n’a pas cette chance, mais le fait de les avoir avec moi m’a vraiment beaucoup aidé aller au bout de ma PACES.

Je sortais à peine du lycée ; alors à à peine 18 ans je ne voyais pas l’intérêt de me prendre un appartement toute seule alors que j’avais tout le confort chez mes parents.

A quoi ressemblait, grosso-modo ta journée type ?

Je me levais tous les matins à 6h. J’ai eu besoin d’un réveil jusqu’au mois de novembre mais par la suite j’étais réglée comme une horloge et je me levais spontanément avant la sonnerie.

Les jours où je n’avais pas cours, mes matinées étaient consacrées à l’apprentissage par cœur et aux matières qui nécessitaient de la compréhension et de l’attention comme la physique ou les maths par exemple. J’ai toujours été plus productive le matin c’est pour ça que je travaillais ainsi.

Je reprenais autour de 13h30. Je sais que j’ai beaucoup de mal à me concentrer aux alentours de midi donc j’essayais de travailler des sujets qui m’intéressaient pout ne pas voir l’impression de fournir un effort supplémentaire.

L’après midi, si j’avais eu cours le matin je les reprenais immédiatement. J’enregistrais tout sur un dictaphone et je réécoutais certains passages uniquement.

Si je n’avais pas eu cours, je travaillais sur des annales.

Je mangeais rapidement vers 20h puis je relisais des cours qui me posaient problème jusqu’à 22h avant de ma coucher.

Où travaillais-tu ? Chez toi ou à la bibliothèque ? Pourquoi ?

Je travaillais chez moi. J’aimais avoir mon petit confort. Réviser en jogging c’est quand même tellement plus agréable ! J’étais stressée cette année là ; je n’avais pas envie de perdre mon temps à sociabiliser. En plus dans ma fac, c’était la course pour avoir une place à la BU. J’ai vite arrêté de travailler dans ma boite à colle également car vraiment trop bruyante. Je ne comprends toujours pas comment ceux qui travaillaient tout le temps là bas ont réussi leur année !

En bref, je me suis quand même pas mal isolée cette année pour travailler.

Quel a été pour toi la chose la plus compliquée cette année ?

La possibilité de l’échec. Travailler aussi dur et savoir que je pouvais ne pas réussir ça me faisait vraiment paniquer. Du coup j’essayais de ne pas trop y penser.

J’ai eu du mal également à gérer tout ce qui n’était pas en rapport avec la médecine. J’étais un peu mono tâche : les cours et puis c’est tout.

Un petit mot de la fin ? As-tu quelque chose à ajouter ou un conseil à donner pour les futurs étudiants en PACES ? Une petite insight pour les motiver pour les années futures ? 😉

Franchement la PACES ça ne vaut pas tout ce stresse ; il faut vraiment démystifier cette année.

La PACES c’est dur, certes, mais comme toutes les études quand on s’investit ! La PACES ce n’est pas insurmontable ; si les études médicales vous correspondent, si vous êtes motivés et que le stress ne vous tétanise pas vous pouvez y arriver. Le problème avec la médecine c’est que tout le monde entretient le mythe.

La chose la plus importante pour moi c’est de se connaître. Il est important de connaître son rythme biologique : de savoir si l’on a plus ou moins besoin de sommeil, de ne pas se forcer à travailler jusqu’à 21h si on a faim à 19h, de savoir s’il on est plus efficace le matin ou le soir. Il faut également savoir faire la différence entre l’incapacité de travailler efficacement parce que l’on a dépassé ses limites et la procrastination. Je savais que j’étais inefficace entre 11h et 14h donc je ne me forçais jamais à travailler quelque chose que je n’aimais pas sur ce créneau là. Mais si je n’avais pas envie de travailler en me reveillant je savais que c’était de la pur flemme alors je m’obligeais un peu.

On vous l’a déjà peut être répété plusieurs fois, mais surtout ne pas se comparer aux autres. Ce n’est pas celui qui a la plus grande gueule qui réussi le mieux. Et ceci c’est vérifié dans les années suivantes (et même pour le concours de l’internat). Je sais que ceux qui paradent en se ventant d’avoir abattus trois fois plus de travaille que vous font peur. Mais à chacun son rythme et sa méthode. C’est en vous respectant que vous réussirez. Pour moi c’est ça le secret.

Il ne faut cependant pas se leurrer la PACES c’est quand même traumatisant, même nos vieux chefs ne services se souviennent de cette année. Je pense qu’il faut prendre ça comme une expérience à faire au moins une fois dans sa vie. Vous serez fiers de pouvoir dire : je l’ai fait, j’ai réussi à tenir une PACES et ce quel qu’en soit l’issue.

Et puis après l’externat c’est cool ! Même si ce n’est pas facile tout les jours et que honnêtement, sans vouloir vous démoraliser, il faut fournir autant de travaille chaque année par la suite ; c’est tout de même gratifiant de se dire que l’on apprend notre futur métier.

Et puis pour ceux qui ne réussiraient pas la médecine, ce n’est pas l’échec de votre vie ! Avec le recul, je me dis que je me serais plu dans beaucoup d’autre domaine.

Réussir la PACES ce n’est pas une finalité en soit.

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PACES : Cliquez sur l’image pour lire le livre que j’ai écrit et dans lequel j’explique comment j’ai réussi ma PACES (organisation, méthode de travail, rythme de vie…) en me classant 81ème en tant que primant en Médecine !

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