Salut Améline,

Peux-tu te présenter rapidement pour les lecteurs de ClubMedecine.fr ?

Bonjour à tous ! Je m’appelle Améline, j’ai 21 ans. Je suis étudiante sage-femme à Reims, en DGFSMa2 (Diplôme général de Formation en Sciences Maïeutiques) c’est-à-dire en 2ème année.

Peux-tu nous dire quel a été ton classement en PACES ? Etais-tu primante ou doublante ?

J’ai eu mon année en doublant. Je suis arrivée 29ème en sage-femme (pour 27 places). J’ai donc été prise après les désistements.

Tu as donc choisi d’aller en Sage-Femme, qu’est ce qui t’attire dans ce métier ?

Alors, en réalité à la base je voulais faire gynécologue-obstétricien. J’ai pris sage-femme un peu en « roue de secours » mais pas par dépit, car je savais que cette filière me plairait, même si ce n’était pas mon objectif premier. Je n’ai pas eu médecine et finalement HEUREUSEMENT. J’ai envie de dire que c’est le « plus bel échec » de ma vie. Je pense qu’en tant que sage-femme le lien que l’on crée avec les patientes est plus fort que celui qu’elles peuvent créer avec les médecins. Des femmes ayant des enfants m’ont souvent dit que les sage-femmes avaient été comme leurs anges gardiens pendant ce moment crucial de leur vie.

De plus, à Reims les étudiant(e)s sage-femme ont des cours en commun avec les étudiants de 2ème et 3ème année de médecine. En me rendant à ces cours, je me suis rendue compte que la façon de faire qui reste, je trouve, assez similaire à celle de la PACES ne m’aurait pas convenue sur le long terme. Je préfère largement les cours de l’école de sage-femme qui sont faits dans une classe avec 27 étudiantes et qui me semblent tellement plus concrets…

J’ai déjà fait plusieurs stages, que ce soit en salle de naissance ou en suites de couche et je trouve ce métier génial, même si j’ai pu accompagner des patientes dans des moments très compliqués de leur vie, comme la perte d’un enfant. J’adore le contact avec les patientes, le lien que l’on crée avec elles, et les valeurs d’altruisme que ce métier représente. J’aime les bébés, conseiller les mamans et futures mamans et être auprès d’elles dans ces moments si forts. Je suis toujours émue lors d’un accouchement, et je le suis également quand je donne des bains aux bébés et qu’ils me regardent avec leurs grands yeux. Et bien sûr, j’adore être habillée en rose ! 😉 J’ai encore tant de choses à découvrir, je ne suis qu’en 2ème année. Mais je me sens vraiment à ma place et épanouie.

sage femme

Le popcorn pour se motiver !

Tu as eu à subir la fameuse et cruelle file d’attente, peux-tu nous dire ce que c’est et comment as-tu réagi à cette situation un peu délicate en sachant que tu étais doublante ?

J’étais 2ème sur la liste d’attente donc je savais que j’allais être prise, d’autant plus que je connaissais plusieurs personnes devant moi dans le classement qui avaient également été reçues en médecine et qui comptaient donc céder leur place en sage-femme.

Mais en réalité, j’étais quand même hyper stressée ! Je savais que j’avais ma place, mais tant que ça n’a pas été officiel, je n’étais pas au top de ma forme !

J’ai attendu quasiment 6 heures dans l’amphi pour qu’enfin on appelle mon nom. Quelle émotion, j’ai eu du mal à retenir mes larmes et je tremblais tellement qu’il m’a semblé très difficile de signer les papiers que la directrice de l’école me tendait.

Comment prenais-tu tes cours en amphi ? Pourquoi tu choisi cette façon et pas une autre ?

J’ai eu la chance que mes parents puissent me payer une prépa. J’avais les cours en avance et je me rendais donc aux cours avec mon polycopié que je surlignais et complétais pendant le cours. C’était vraiment pratique car je pouvais me concentrer uniquement sur ce que disait le prof et comprendre ses explications plutôt que de me stresser à essayer de tout prendre en notes.

En anatomie je m’obligeais à faire les schémas même si la prépa nous les donnait également. Ca me permettait de mieux assimiler le cours.

Travaillais-tu en groupe que ce soit en amphi ou à la bibliothèque ? Où travaillais-tu d’ailleurs ?

Cela dépendait de mon humeur ! Parfois j’avais envie de travailler à la prépa où je pouvais faire des pauses avec des amis, d’autres fois je préférais m’isoler à la BU ou encore rester chez moi (comme ça je pouvais rester en pyjama trop moche toute la journée !). C’était par période. Mais j’ai passé des soirées et des dimanches entiers à la prépa. C’était plus facile pour moi de me concentrer là-bas que chez moi où j’étais plus vite distraite. En plus, il y avait toujours d’autres étudiants de PACES ou en année supérieure pour répondre à mes questions si j’en avais.

En gros, quand je sentais que j’allais avoir vraiment du mal à me concentrer, j’allais plutôt à la BU ou à la prépa, quand j’étais motivée je restais chez moi.

réviser

Devoir rester enfermé quand il fait beau dehors…

Au niveau des sorties en PACES, qu’est-ce que tu t’autorisais de faire pour décompresser ?

Je ne rentrais pas voir ma famille souvent car la route (1h30) me fatiguait et que je n’arrivais pas à bosser avec tout ce monde.

Les principales sorties que je m’autorisais c’était des cinés et des resto avec mon copain. Ou alors je restais à l’appartement profiter de lui. Je n’ai pas vu grand monde excepté lui hormis les personnes avec qui j’allais en cours ou qui révisaient en même temps que moi. Je ne suis pas du tout un exemple, mais j’avais du mal à profiter du temps que je prenais pour moi parce que je culpabilisais toujours de ne pas être en train de réviser.

Pour couper un peu mes journées je regardais un ou deux épisodes de série par exemple. Il m’est arrivé aussi de décompresser en allant faire une petite session shopping. Ca me faisait du bien (au moral, pas au porte-monnaie) !

J’ai essayé de me mettre à la salsa aussi, 1H par semaine mais les cours étaient le soir. Etant plus efficace pour travailler le soir, j’ai dû vite arrêter.

J’ai dû craquer une ou deux fois en 2 ans et sortir en boîte au milieu du semestre avec des amis qui n’étaient pas en médecine, pour vraiment décompresser.

Je conseillerais aux étudiants en PACES de ne pas faire comme moi. Il faut vraiment prendre du temps pour soit mais pour de vrai ! Il ne faut pas faire les choses à moitié et je pense que c’est une des erreurs que j’ai faite. Quand je n’en pouvais plus, je révisais à moitié tout en étant sur mon téléphone par exemple, et quand je me posais j’avais du mal à décrocher de mes cours. Je pense qu’il faut ABSOLUMENT dissocier ces 2 temps.

concours

La salle de torture… :p

Au niveau du sommeil et de la nourriture, as-tu changé quelque chose en particulier pour cette année ?

Malgré les petits plats préparés par mes parents que je ramenais sur Reims il faut avouer que j’ai mangé beaucoup moins équilibré. J’essayais de faire au plus vite pour ne pas perdre de temps.

Pour le sommeil, j’ai fait l’erreur la première année de dormir moins pour réviser plus, surtout à la fin du semestre juste avant le concours. GROSSE ERREUR.

Mon année de doublante, je me suis obligée à garder des nuits de 7h. Il m’est certes arrivé de dormir seulement 6h pour terminer un cours mais je faisais une bonne sieste le lendemain. Quand on est trop fatigué on est beaucoup moins efficace. Des fois il vaut mieux prendre un peu de retard dans son programme et dormir quelques heures dans la journée si on sent que c’est vraiment nécessaire.

Quelle est selon toi la meilleure méthode à adopter pour être efficace ?

Comme je l’ai dit précédemment : prendre du temps pour soi si on sent que c’est nécessaire, s’aérer l’esprit (mais raisonnablement bien sûr), ne pas culpabiliser quand on craque, bien dormir et être sûr de ce que l’on veut.

Ce n’est pas le cas pour tout le monde, mais je me motivais en suivant sur instagram ou sur des blogs des étudiantes sage-femme. Ca m’aidait beaucoup.

Je me faisais des programmes de révisions aussi. Le fait d’avoir un objectif m’aidait à me motiver pour la journée entière !

Y’a t-il une méthode secrète pour réussir sa PACES ? 😀

D’après moi non, sinon ça se saurait ! (Ou si quelqu’un l’a qu’il me la donne, ça peut toujours servir pour les années supérieures 😉 )

Quelle a été pour toi la chose la plus compliquée en PACES ?

Je pense que c’était le fait de travailler sans savoir si ça allait payer, pour moi qui avais toujours tout réussi très bien du premier coup. Je pense que la PACES est aussi une « guerre psychologique ». Ce n’est pas toujours facile mais il faut tenir pour rester concentrer sur ses cours.

J’ai rencontré des problèmes familiaux lors de ma 2ème année, mais je pense qu’il faut vraiment dans ce cas se concentrer sur ses objectifs et laisser les problèmes de côté si c’est possible, en se disant qu’on se concentrera dessus après le concours.

Le plus dur, c’est d’organiser sa vie autour des cours sans être sûre d’avoir quelque chose au bout.

Il me semble que tu as ouvert un petit blog sur lequel tu relates comment ça se passe en 2ème année de sage-femme, peux-tu nous dire pourquoi tu as décidé d’ouvrir ce blog et quelle est l’adresse ?

J’ai commencé ce blog il y a peu de temps, c’est une première pour moi ! Comme je l’ai dit précédemment, quand j’étais en PACES cela me motivait de voir comment se passaient les études des sages-femmes, alors j’ai voulu faire pareil. Je me dis que si je peux motiver quelques personnes, ça vaut le coup de prendre le temps de rédiger des articles.

Et puis j’adore ce que je fais, même si ce ne sont pas des études faciles, d’où mon envie de le partager avec vous !

Voici l’adresse de mon blog : etudiantesage-femme.jimdo.com

Si vous voulez suivre un peu de mon quotidien d’étudiante sage-femme ou que vous voulez me poser des questions, voici mon compte instagram : ameelinel

polycopié

Un petit mot de la fin ? As-tu quelque chose à ajouter ou un conseil à donner pour les futurs étudiants en PACES ? Quelle a été ta réaction quand tu as que tu étais reçue ?

Quand j’ai vu que j’étais 2ème sur la liste d’attente et que j’ai donc compris que j’étais prise, ça a été un moment génial ! J’ai vu défiler devant mes yeux ces 2 ans de sacrifices et c’était tellement gratifiant de voir que ça avait porté ses fruits et de savoir que j’allais pouvoir faire un métier passionnant. Je pense que c’était un des meilleurs moments de ma vie. Un moment rien qu’à moi où je pouvais enfin être fière de moi !

Et puis même s’il faut faire ces études pour soi et pas pour les autres, j’étais heureuse de savoir que ma famille et mes amis allaient également être fiers de moi.

Pour finir, je dirai qu’il faut donner le meilleur pour ne rien regretter. Quoiqu’il se passe, que l’on réussisse ou que l’on échoue, l’essentiel c’est de ne rien regretter, de ne pas pouvoir se dire « si j’avais bossé tel cours, si je n’étais pas sortie tel soir, j’aurais peut-être eu mon année ». C’était ma philosophie en tous cas, et ça m’a aidé à me motiver. C’est une (ou deux) année(s) chiante(s), mais on y survit (la preuve) !

Courage à tous ! Et pour celles et ceux qui voudraient devenir sage-femme, accrochez-vous ! On se rend compte que tous ces sacrifices valent la peine quand on ne voit ne serait-ce qu’un accouchement. C’est magique !

reussir sa paces

Cliquez sur l’image pour lire le livre que j’ai écrit et dans lequel j’explique comment j’ai réussi ma PACES (organisation, méthode de travail, rythme de vie…) en me classant 81ème en tant que primant en Médecine !

Une réponse

  1. Aurélie

    Salut! Serait-il possible de savoir quel bac tu as passé ainsi que ta mention si tu en as eu une ? 🙂
    Pourrais-je aussi connaître ton classement aux 2 semestres lors de ton année de primante et de doublante ? Merci beaucoup 🙂

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